Liban : Les camions commencent à enlever les fleuves de déchets

Des camions ont commencé à enlever les “fleuves” d’ordures amoncelées hors de Beyrouth, en vertu d’un plan adopté par le gouvernement libanais pour mettre fin à huit mois de crise de déchets, a constaté dimanche un photographe de l’AFP.

Le 12 mars, le Conseil des ministres a décidé de rouvrir une décharge controversée afin d’y transporter les tonnes de déchets empilés depuis des mois et au grand dam des citoyens, notamment dans les banlieues de la capitale libanaise.

Des activistes se sont rassemblés dimanche pour un sit-in à l’entrée de la décharge de Naamé pour protester contre l’accueil de déchets sur le site.

Des dizaines de camions s’activaient dimanche depuis 06H00 à enlever les sacs d’ordures, dont des images aériennes ont montré qu’ils ont littéralement pris la forme d’un fleuve à Jdeidé, dans la banlieue nord de Beyrouth.

Les autorités avaient annoncé samedi que des camions chargés de déchets commençaient à entrer dans la décharge de Naamé, au sud de la capitale. Depuis la fermeture en juillet de cette décharge, la plus grande du pays, des tonnes de déchets s’empilaient notamment dans les banlieues de Beyrouth. Deux nouvelles décharges seront également ouvertes dans la banlieue de Beyrouth, selon le plan gouvernemental.

Des militants du collectif citoyen “Vous puez” avaient bloqué lundi des accès à Beyrouth pour protester contre la décision du gouvernement de rouvrir à court terme de cette décharge pour deux mois, estimant que ce plan ne réglait pas le problème de manière responsable et respectueuse de l’environnement.

“Vous puez” a été à l’origine il y a huit mois de manifestations citoyennes inédites dénonçant l’incapacité du gouvernement notamment sur la question des ordures.

Il y a un mois, ce collectif citoyen a détourné un spot du ministère du Tourisme qui vantait les trésors de la nature libanaise avec des images prises du ciel. La vidéo, diffusée sur les réseaux sociaux, montre des vues panoramiques de montagnes d’ordures s’étendant sur des centaines de mètres, comme des fleuves, au beau milieu de la forêt, dans des vallées ou sous des ponts.

Les militants fustigent l’avidité des hommes politiques qui cherchent selon eux à avoir leur part des profits que représentent l’énorme marché du traitement des déchets.

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